Proches aidants, notre rôle est-il d’obéir ?

Proches aidants, notre rôle est-il d’obéir ?

« Vous devez faire ceci », « si j’étais toi, je ferais les choses différemment », « ce serait mieux que vous fassiez ceci », « c’est votre rôle de faire cela », « tu ne peux pas faire ça », « mais pourquoi tu fais ça ? », etc. Quel proche aidant n’a pas été confronté au moins une fois aux donneurs d’ordres et de conseils ? Face à ces remarques-suggestions-conseils-injonctions, comment ré-affirmer sa capacité à agir ?

Les donneurs de conseils

Accompagner au quotidien un proche en situation de dépendance n’est pas de tout repos, c’est même parfois compliqué, difficile voire douloureux (mais pas que, heureusement !). Alors, des personnes bien intentionnées (membres de notre entourage, professionnels ou autres) veulent nous aider, parce qu’elles compatissent, qu’elles l’ont vécu ou qu’elles pensent savoir. Convaincues d’avoir un rôle à jouer, elles nous font part de leurs conseils… et s’étonnent parfois qu’ils ne soient pas mis en application ! Sauf que nous ne leur avons peut-être rien demandé.

Que faire de ces conseils qui nous arrivent comme des cheveux sur la soupe ? S’ils peuvent nous être utiles, ils s’avèrent aussi parfois déplacés ou inadaptés. Essayons, apprenons à formuler nos attentes et nos demandes pour aider les personnes qui veulent nous aider à se rendre réellement utiles.

Les donneurs d’ordres

Il y a les conseils, parfois maladroits et malvenus, mais il y a plus problématique : les ordres que l’on reçoit. Parce que des personnes se pensent autorisées à nous en donner. Qu’il s’agisse de la personne accompagnée, de l’entourage, des professionnels de l’aide et des soins, nul n’est habilité à nous dire ce que nous devons faire et réciproquement. Chacun a le droit à la parole et à son point de vue. Tous méritent d’être pris en compte et tous peuvent être discutés.

Chacun sa place

Ce n’est seulement qu’à partir du moment où chacun est reconnu pour ce qu’il est et ce qu’il fait, que chacun est ouvert au dialogue et prêt à négocier que des équilibres peuvent se trouver et des liens de qualité se tisser. Ainsi être aidant se rapproche de sa racine étymologique : apporter de la joie !

Ne jamais oublier sa capacité à agir

Par définition, les proches aidants sont des acteurs : acteurs du quotidien, acteurs des solidarités, acteurs de notre humanité. Ils en font, chaque jour, et pas qu’un peu ! Ils le démontrent au fil des semaines, des mois et parfois des années , ils sont dotés d’une sacrée capacité à agir.

Sauf que pris dans les multiples choses à faire, à penser, à organiser, ils peuvent avoir tendance à l’oublier et à ne plus mesurer la valeur de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Une valeur qui donne le droit de dire, de se positionner, de faire, de demander, de refuser. Car les proches aidants ne sont là ni pour subir, ni pour obéir .

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