« Je dors mal » : les questions concrètes que doit se poser une personne âgée
Certaines personnes âgées relatent des nuits médiocres : endormissement trop long, nuits plus courtes et entrecoupées qu’avant, fatigue diurne gênant la réalisation des actes de leur vie quotidienne et leurs performances intellectuelles. De nombreux facteurs amplifient les modifications normales du sommeil avec l’âge et peuvent favoriser ce ressenti. Alors, quel bilan concret de son sommeil peut lui conseiller l’aidant familial avant d’évoquer d’emblée les somnifères aux effets secondaires redoutés ?
En guise de préliminaire
Nous avons déjà vu le cas des insomnies sur Aidons les nôtres.
Si les seules modifications du sommeil avec l’âge peuvent parfois justifier ce mauvais sommeil, elles s’accompagnent chez la plupart des personnes âgées d’un sentiment de réveil de bonne qualité (elles se sentent reposées).
Cependant il peut arriver que notre proche se plaigne de « mal dormir ». Voici quelques questions, très concrètes, à lui poser pour tenter d’identifier le problème.
- « Tu dis mal dormir. Je t’invite à lire cet article qui te rassurera sur les modifications de ton sommeil. Ainsi, il est normal que tu dormes moins longtemps qu’à 40 ans »
- « Même s’il est six heures, que ta nuit est manifestement terminée, démarres-tu ta journée à heure régulière ou veux-tu volontiers redormir ? »
- « Et si nous regardions si tes petit-déjeuners sont bien adaptés pour ne pas favoriser une fatigue matinale ? »
- « Sors-tu le matin tous les jours ? »
- « Te reposes-tu assis(e) cinq minutes si tu as un petit coup de pompe ? »
- « Fais-tu attention à ne pas t’endormir devant la télé tant au déjeuner qu’au dîner ? »
- « Mets-tu le réveil pour une sieste journalière de moins de 30 minutes ? »
- « Fermes-tu les rideaux avant la sieste ? »
- « Comment envisager que tu marches au moins 40 minutes par jour ou le plus souvent possible l’après-midi ?»
- « Que penserais-tu de ne plus prendre de petit café après 17 heures ? »
- « Es-tu d’accord pour voir ensemble si tes dîners ne sont ni trop légers ni trop copieux ? »
- « Veilles-tu à ne pas boire plus d’un verre de vin et d’eau au dîner ? »
- « Plutôt que de regarder à la télé des émissions pouvant te stresser après le dîner, que penserais-tu de lire des ouvrages détendants ( poésie, essais,…) ou d’écrire à tes petits-enfants ou bien d’écouter tes musiciens préférés voire de feuilleter des magazines ou tes albums de photos sur ces voyages que tu a tant aimés,… ? »
- « Que penserais-tu de limiter ta quantité de tisane après le dîner ? »
- « Arrives-tu, sans avoir soif, à boire dès le matin mais en stoppant vers 18h ? »
- « Aères-tu ta chambre à coucher au moins 5 minutes tous les jours, même l’hiver ? »
- « Veilles-tu à ce que le soir, ta chambre ne soit pas à plus de 20 degrés mais que tes chaussettes te tiennent chaud dans le lit ? »
- « Puisque tu prends ta douche avant de te coucher, veilles-tu à ce qu’elle ne soit pas trop chaude ? »
- « Que penserais-tu de faire dormir le chat non pas sur ta couverture mais dans un panier à côté de ton lit ?
- « As-tu eu l’accord de ton docteur pour prendre du paracétamol avant de te coucher, voire à nouveau la nuit, pour que ton arthrose du dos ne gêne pas ton sommeil ? »
- « As tu pu signaler à ton docteur ces démangeaisons nocturnes qui te gênent ? »
- « T’a-t-il conseillé de prendre un matelas plus dur ? »
- « Ton nouvel oreiller t’a-t-il soulagé le cou ? »
- « Que penserais-tu, pendant quinze soirées, de repérer l’heure approximative où tes paupières commencent à devenir lourdes et, même s’il est par exemple 22 heures, de quitter ton émission passionnante à la télé pour aller te coucher, en respectant ainsi cet horaire dicté par les horloges internes de ton cerveau ? »
- « Quand tu reviens la nuit des toilettes, que penserais-tu, avec une lumière douce, de reprendre la lecture d’un ouvrage détendant ou bien d’écouter une musique apaisante jusqu’à ce que, là encore, tes paupières commencent à devenir lourdes, même si c’est 30 minutes plus tard ? »
- « Sinon, comme tu sais qu’un coup de déprime peut s’annoncer uniquement par une nuit fatigante avec un réveil progressivement trop matinal, certains signes d’alerte méritent d’être recherchés : t’estimes-tu souvent triste et découragé(e) en ce moment ? Ta vie te semble-t-elle vide ? Te sens-tu heureux/heureuse la plupart du temps ? »
Une fois les solutions adaptées mises en place, si le sommeil n’est pas amélioré, il vaut mieux en refaire part à son médecin.
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