Soins des plaies en fin de vie : faire simple et efficace avec des règles de bon sens !

Soins des plaies en fin de vie : faire simple et efficace avec des règles de bon sens !


Dans la période d’acheminement vers la fin de la vie, on se doit d’apporter un soin adapté aux lésions cutanées des malades en revisitant certaines croyances erronées et en adoptant des attitudes judicieuses.


Le soin des plaies s’intègre dans une prise en charge globale, recommandations de vie quotidienne pour les malades et leurs proches.


Escarres, ulcères, cicatrices chirurgicales ouvertes, gangrènes suite à artérite, cancers nécrosés sont les plaies les plus fréquentes 

Les plaies de fin de vie ne guériront pas : on a le temps de s’en occuper

Le processus de cicatrisation nécessite un organisme en bonne santé ce qui n’est généralement pas le cas : dénutrition, phénomènes inflammatoires, mobilité réduite, alitement, humidité due à des incontinences, tissus déshydratés. 

Seules les plaies ouvertes qui saignent abondamment vont devoir être urgemment suturées avec une petite anesthésie locale ou bien bénéficier de l’application de stéri-strips.

Les équipes mobiles de soins palliatifs ont toujours à disposition des experts en plaies et cicatrisation : faire appel à eux plutôt que de suivre les recommandations de l’entourage qui sait toujours mieux ce qu’il faut faire… Il existe des pansements pour tout type de plaie (suintante, hémorragique, bourgeonnante).

L’adaptation des pansements prescrits doit être évaluée régulièrement et il ne faut pas hésiter à changer de protocole. Gare alors à l’accumulation de boites de pansements sophistiqués et coûteux qui n’apportent qu’un piètre résultat.

Pansements limitant les hémorragies, absorbant, anti mauvaises odeurs : le choix est immense.

Le rythme de réfection des pansements doit être limité : seule la propreté doit prévaloir. On peut donc appliquer des films plastiques chirurgicaux afin de contenir les suintements abondants.

Les dispositifs de collecte urinaire (sonde) doivent être vus comme une grande aide à la limitation des changes et de l’humidité gênant les pansements.

La mobilisation des malades doit se faire avec parcimonie. En effet, chaque frottement peut déclencher de nouvelles plaies. C’est pourquoi il ne faut pas s’acharner sur le lever systématique : il est plus confortables d’avoir un matelas confortable et préventif (mémoire de forme, à air), des traversins et oreillers de calage plutôt qu’un inconfort au fauteuil.

Les vêtements étant cause de compression et de cisaillement, des habits amples ou même le minimum sont souhaitables (surtout en cas de chaleur ou de fièvre).

Les odeurs entravent le contact, repoussent les visites isolant malades et proches. L’aération plusieurs fois par jour, l’ouverture de boites de charbon actif ou de bicarbonate dans la pièce où se trouve le malade limitent efficacement ce désagrément.

Les traitements de soulagement s’imposent comme une évidence. Avoir des antalgiques variés, complémentaires par voie orale ou locale doivent pouvoir être proposés en curatif ou en préventif. Cela s’applique aussi pour les anxiolytiques tant les malades finissent par redouter les soins : la douleur anticipée, mémoire des soins précédents existe.

Les indispensables au domicile (qui peuvent aussi servir au proche aidant)

  • Steri strips
  • Compresses de gaze ou en intissé
  • Tulle gras (type Physiotulle) afin que les pansements ne collent pas
  • Pansements « américains »
  • Petit bloc de savon de Marseille à l’huile d’olive
  • Eau bouillie légèrement salée ou sérum physiologique
  • Bandes Velpeau de plusieurs largeurs (qui sont élastiques en douceur et qui se lavent)
  • Rouleau d’adhésif chirurgical pour fixer les  bandes (pas la peau si fragile)
  • Diffuseur d’huiles essentielles parfumées
  • Masque chirurgical que l’on peut imbiber d’une huile essentielle
  • Boîtes de charbon actif à ouvrir (Belloc),  produits type Neutraliz contre les mauvaises odeurs, bicarbonate de soude.

A ce stade de vie, le bien-être du patient a priorité sur la prévention et la guérison. 

Les aidants catastrophés par la dégradation physique d’un proche, sont généralement confortés de constater le confort, la propreté, le soulagement des douleurs. L’accompagnement devient plus simple, raisonnable : ils en deviennent une des acteurs principaux.

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