Prévenir et agir contre la solitude de nos proches âgés : des solutions existent !
Une récente étude des Petits Frères des pauvres* estime que 300 000 personnes âgées sont en situation de « mort sociale » aujourd’hui. L’éloignement géographique des proches, la disparition du conjoint, des frères et sœurs, des amis, les difficultés de déplacement, le manque de moyens financiers, le manque d’envie de participer à des activités, des sorties ou encore l’exclusion numérique… Autant de facteurs de risques d’isolement et de solitude chez les personnes fragilisées. Face à cette situation, il existe néanmoins des solutions.
Solitude ou isolement social de quoi parle-t-on?
On associe souvent la solitude à l’isolement. Mais l’isolement engendre-t-il forcément un sentiment de solitude et inversement ? Ne peut-on pas se sentir seul(e) tout en étant entouré(e) ? Il s’agit là bien sûr de la solitude imposée, phénomène que le vieillissement de la population et les politiques de maintien à domicile ont accentué.
Repérer les premiers signes de la solitude chez la personne âgée
Des activités physiques, culturelles ou de loisirs abandonnés, un manque de motivation ou d’envie de sortir, des proches (famille, amis, voisins) qui disparaissent, des difficultés pour se déplacer et prendre les transports, des visites qui s’espacent, des fêtes de famille sans la famille…
Rester vigilant et attentif aux paroles et aux changements dans la vie de son proche âgé (« je n’ai plus envie », « à quoi bon maintenant ? »), c’est prévenir et agir contre la solitude. Il sera toujours plus facile de « relancer la machine » dès les premiers signes de repli sur soi.
Alors, quelles solutions peut-on envisager ?
Etre à l’écoute des seniors, en parler pour prévenir
Pour limiter ou éviter les risques d’isolement et le sentiment de solitude de nos proches, il convient d’être vigilant et à l’écoute d’un éventuel mal-être, voire d’un mal de vivre qui n’est pas toujours dit. Alors, avant toute chose, il ne faut pas hésiter à aborder le sujet régulièrement, surtout lorsque la personne âgée vit seule.
Des visites de convivialité pour maintenir le lien social
Plusieurs institutions publiques (conseils généraux, communes, centres d’action sociale ou CCAS…) ont développé des réseaux de visites de convivialité pour maintenir le lien social. Ces visites, la plupart du temps hebdomadaires, sont effectuées par des bénévoles d’associations qui viennent tenir compagnie aux personnes âgées, faire une promenade, jouer, parler…
L’association Les Petits Frères des pauvres est à l’initiative du site voisin-age sur lequel, après inscription, des habitants du quartier sont mis en relation avec des personnes âgées. « Voisineurs » et « voisinés » s’entendent ensuite sur la nature de leurs échanges (appels téléphoniques, visites, aide aux courses, dépannage…).
Déjeuner dans un foyer restaurant
Quand c’est possible, encourager et organiser la prise du déjeuner dans un foyer restaurant de la commune sera toujours préférable au portage de repas, auquel on a souvent recours mais qui isole la personne. Rien de mieux pour se sentir moins seul(e) que de partager son repas avec d’autres personnes et de bénéficier d’un menu équilibré servi à table, le tout permettant de favoriser le lien social.
Pour connaître les adresses, vous pouvez consulter le site du conseil départemental, vous rendre à la mairie du domicile de la personne âgée ou au service d’action sociale, ou bien encore faire une recherche sur Internet.
Le club de retraités ou club senior
Nés dans les années 70, on les appelait les « clubs du troisième âge”. Gérés par les communes, ces clubs proposent de nombreuses activités aux retraités de tous âges. Des sorties, des jeux, des ateliers, de l’activité physique adaptée, des activités manuelles… Ces lieux favorisent la vie sociale, la convivialité et les échanges, et permettent ainsi de prévenir le risque d’isolement social et de solitude.
Héberger un étudiant ou un jeune adulte
Parfois, bien après le départ des enfants, les personnes âgées continuent à occuper leur logement devenu trop grand et la place ne manque pas. Alors pourquoi ne pas envisager de louer une chambre ou une dépendance, ou de la proposer en échange de services rendus ? La présence d’une personne à demeure sera aussi gage de sécurité et rassurera les proches.
De nombreux dispositifs d’entraide se sont développés, dont ToitChezMoi, Roomlala, Cohomly…
Les séjours de vacances adaptées
Certains organismes de voyages se sont adaptés aux publics âgés et proposent des séjours sur-mesure avec, souvent, des solutions de prise en charge à partir du domicile jusqu’au lieu de vacances (l’ANCV, Travel Age mais aussi les Petits Frères des pauvres…).
Les caisses de retraite au travers de leur service d’action sociale proposent également des séjours dans des résidences adaptées pour les personnes âgées et leur aidant. Certaines communes organisent aussi des vacances pour les seniors.
Et pourquoi pas un animal de compagnie ?
Bien sûr, tout dépend de la situation de la personne, de son âge, de ses conditions de vie et matérielles, et surtout de son lien avec les animaux. Mais la question mérite d’être posée ! De plus, il n’est pas nécessaire de prendre un jeune animal, il est possible d’en adopter un adulte, via des associations telles que la SPA.
* Étude « Solitude et isolement – Quand on a plus de 60 ans en France » réalisée par l’Institut CSA pour Les Petits Frères des pauvres, 2017.
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