Sécuriser et adapter la salle de bain face à la perte d’autonomie
Les soins d’hygiène représentent, pour nous, quelques-uns des moyens d’assouvir d’importants besoins, comme celui d’être estimé par les autres ou de s’estimer soi-même, de se préserver de risques infectieux/hygiéniques, de séduire ou simplement de tisser des liens sociaux, … La plupart de ces activités se réalisent dans notre salle de bain. Ainsi, si cette pièce devient inadaptée aux capacités d’une personne il peut en résulter différentes situations de handicap avec d’importantes répercussions sociales.
La salle de bain, un lieu de potentiels dangers
Cette pièce est souvent un des lieux où une personne en perte d’autonomie rencontre des difficultés d’exécution des gestes de la vie quotidienne. Egalement, cette pièce est l’endroit où de nombreux dangers peuvent exister : le sol glissant, les rebords de baignoires/douches trop hauts, le manque d’appui, les appareils électriques proches de sources d’eau, …
Pour illustrer de manière non-exhaustive les situations de handicap potentiellement rencontrées, nous pouvons évoquer celles liées à des contraintes environnementales puis celle liées aux déficiences et incapacités de l’individu.
Quelques conduites à tenir et aménagements pour adapter une salle de bain
Les situations de handicap rencontrées dans une salle de bain sont multiples. Néanmoins, certains types de difficultés sont plus fréquemment retrouvés :
- Les difficultés de transfert (entrer dans la baignoire/douche et en sortir) et déplacement
Pour sécuriser l’entrée et la sortie d’une baignoire ou d’un bac à douche, il est en premier lieu possible de disposer des appuis à proximité avec des barres de maintien. Il en existe de différentes longueurs et de différentes formes dans les magasins spécialisés ou les commerces.
Plus spécifiquement pour la baignoire, vous pouvez envisager de mettre en place une planche de bain afin de permettre une entrée en baignoire en partant d’une station assise. Pour les personnes qui témoignent de troubles de la mobilité relativement importants, il existe également des sièges de bain pivotants avec ou sans accoudoirs intégrés, voire même disposant de système de commande électrique.
Afin de faciliter l’usage de la planche de bain ou du siège de douche, vous pouvez envisager d’utiliser un marchepied antidérapant positionné à la base de la baignoire.
Parfois, en ce qui concerne la baignoire, les aides techniques exposées ci-dessus ne peuvent suffire à compenser les difficultés de la personne. Il faut alors envisager des travaux plus conséquents, comme par exemple le remplacement de la baignoire par un receveur de douche extra-plat ou une douche dite à l’italienne si les caractéristiques techniques le permettent. Souvent, en immeuble, il est techniquement trop complexe d’installer un espace douche de plain-pied. Dans ce cas précis, la solution de la pompe de relevage (facilitant l’évacuation de l’eau lorsque la gravité ne suffit pas) peut être envisagée.
En ce qui concerne l’entrée et la sortie d’un bac à douche, tout dépendra de la hauteur de ce bac. Si elle est suffisamment basse, vous pouvez envisager l’installation d’une rampe d’accès amovible ou non. Il existe également des marches-pied antidérapant de différentes hauteurs qui peuvent permettre de diviser la hauteur du bac à douche en proposant une sorte de pallier intermédiaire.
Passer les problématiques d’entrées et de sorties de la baignoire ou du bac de douche, il s’agit de sécuriser les déplacements dans la salle d’eau. Ici, vous pouvez envisager de mettre en place un revêtement de sol antidérapant (norme A à C) /antiglissant (norme R9 à R13) convenable. Il existe également aujourd’hui des produits (type vernis/peinture au sol) à étaler au rouleau pour conférer au revêtement de sol déjà présent une fonction antidérapante/antiglissante.
- Les difficultés liées à la toilette en elle-même (se savonner, se rincer, saisir et manipuler les robinets/mitigeurs, …)
Une fois entré dans la douche ou la baignoire, encore faut-il pouvoir réaliser sa toilette avec confort et sécurité.
Tout d’abord, il s’agit de savoir si une personne peut, ou parfois doit, rester en position debout toute la durée de l’activité. La station debout peut être sécurisée par la mise en place de barres de maintien. En revanche, si la personne doit rester en position assise, elle peut se servir de la planche ou du siège de bain (dans une baignoire) ou disposer d’un tabouret de douche ou d’un siège de douche (fixé au mur) avec ou sans accoudoir. Pour les personnes témoignant d’importants troubles de la mobilité, il existe des sièges de bain (pour la baignoire) avec abaissement, élévation et inclinaison électriques.
La manipulation des robinets et mitigeur, dans la douche ou pour le lavabo peut être gênée par des troubles de la préhension ou de la sensibilité. Nous pouvons envisager ici l’installation de mitigeurs avec des tailles de levier plus importantes ou des robinets avec blocage thermostatique ou à commande infra-rouge.
Pour continuer à se savonner seule, une personne peut bénéficier d’un gant-éponge fixé sur un bras télescopique et coudé. Plus généralement, pour les autres gestes de soins d’hygiène (se brosser les dents, appliquer une pommade, se coiffer, se sécher les cheveux, …) il existe un certain nombre d’aides techniques accessibles en magasins spécialisés ou espaces internet de vente.
ATTENTION : La fixation des matériels au mur pourra nécessiter le renforcement des supports ou l’utilisation d’outillage spécifique. N’hésitez donc pas à faire appel à un artisan du bâtiment spécialisé.
L’aménagement d’une salle de bain avec des travaux ou la « simple » mise en place d’aides techniques peuvent être des solutions de compensation efficace de la perte d’autonomie de votre proche. Néanmoins, ces solutions ne constituent pas forcément la seule réponse.
Le soin demande de faire appel à d’autres ressources d’aides, notamment humaine par exemple lorsque des troubles cognitifs et psychologiques sont présents. Souvent même, les aides techniques et humaines se complètent efficacement.
En tant qu’aidant, vous pouvez agir de différentes manières. Tout d’abord, en n’hésitant pas à vous informer sur les matériels existant et éventuellement suivre de courts programmes de formation/information qui vous sont réservés. Ensuite, en faisant en sorte de mettre à disposition des professionnels qui interviennent auprès de votre proche, le matériel adéquat à la réalisation des soins dans des conditions bienveillantes.
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