Maladie de Parkinson et dépression : mieux comprendre les liens qui existent entre ces deux maladies

Maladie de Parkinson et dépression : mieux comprendre les liens qui existent entre ces deux maladies

La maladie de Parkinson représente un facteur de risque de dépression qui peut être révélatrice ou, plus souvent, survenir au cours de l’évolution de la pathologie. Cette dépression doit être repérée sous peine de majorer la souffrance morale de la personne qui en est atteinte et celle de son entourage. Alors, pourquoi peut-elle survenir dans la maladie de Parkinson ? Avec quelles conséquences ? Comment l’aidant peut-il la reconnaître et surtout que peut-il faire ?

Pourquoi une dépression peut-elle survenir dans la maladie de Parkinson ?

Tout d’abord parce que les anomalies observées dans certaines parties du cerveau (dont le système dopaminergique) pourraient favoriser la survenue d’une dépression. Ensuite pour des motifs légitimes : l’angoisse de votre proche au sujet de son devenir, la réalisation des actes de la vie quotidienne, progressivement rendue difficile,  voire la dépendance qui débute, ses douleurs secondaires aux chutes répétées, sa rupture du lien social, ses modifications du schéma corporel… Mais aussi la possible incompréhension d’un entourage familial n’acceptant pas aisément son ralentissement psychique et moteur tout comme sa fatigue, sa difficulté à traduire ses émotions,  etc.

Enfin, parce que le traitement médical de la maladie de Parkinson peut présenter des phases de moindre efficacité où, parfois, des signes dépressifs surgissent transitoirement pour s’atténuer ensuite. De même, l’éventuelle stimulation cérébrale profonde peut aussi favoriser une dépression.

Les possibles conséquences de cette dépression

Pour la personne atteinte, les conséquences peuvent aller de la perte du lien social, à la mauvaise hygiène corporelle, en passant par le refus de l’habillage, du maquillage…Des troubles de l’attention intellectuelle et donc de la mémorisation peuvent survenir, comme le refus des traitements et de la kinésithérapie en cours, une addiction à l’alcool (et donc majoration des chutes voire de fractures), tentative de suicide…

Pour son entourage,  peuvent apparaître un conflit ou un certain épuisement familial  (avec possible dépression), une éventuelle maltraitance, une décision de l’arrêt du maintien à domicile …

Comment la reconnaître ?

Certaines perturbations observées dans la maladie de Parkinson se retrouvant dans la dépression. Il est cependant probable qu’une dépression débute si votre proche âgé parkinsonien est fatigué le matin depuis au moins quinze jours, et semble découragé par tout projet ou activité (surtout jusque-là appréciés). Il faut aussi y penser quand il évoque inhabituellement des idées ou des situations tristes, surtout matinales, voire verbalise une souffrance morale exacerbée où, en particulier, aucun futur ne lui semble envisageable.

Que pouvez-vous faire ?

En tant qu’aidant, vous pouvez inciter votre proche à signaler la possible apparition d’une dépression à son médecin traitant qui, aidé du neurologue s’il le juge utile, prescrira certains antidépresseurs (IRSNa par exemple), parfois pour de longues années, ou fera réajuster le traitement anti-parkinsonien ou les paramètres de la stimulation cérébrale profonde (si elle est utilisée). De manière générale, un accompagnement psychologique par un professionnel et une nécessaire et régulière activité physique, au mieux guidée par le masseur-kinésithérapeute, sont recommandés. 

D’autres prises en charge pourront être médicalement discutées si la dépression persiste ou s’aggrave (autres familles d’antidépresseurs, sismothérapie qui, si elle est bien tolérée, pourra être éventuellement répétée …).

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