Écrire, ça fait du bien !
Que l’on écrive pour soi, avec le besoin de se confier, ou pour les autres, avec l’envie de transmettre, écrire fait du bien ! Pas besoin d’être un grand auteur ou d’avoir une belle plume pour se lancer. Pas besoin non plus d’être une star du rock ou d’avoir une vie hors du commun pour raconter son parcours. En cette période de rentrée propice aux nouvelles activités, on vous dit tout sur cette activité. À vos stylos !
Un temps pour soi
Écrire la liste de ses envies, son journal intime ou créatif, un carnet de gratitudes ou de voyage et plus traditionnellement des poésies, des lettres ou même un roman… Écrire, c’est d’abord prendre un temps pour soi, revenir à l’essentiel, se poser lors d’un moment hors du quotidien. C’est aussi mettre en place un processus créatif qui, à la clé, rend toujours très fier et nous permet de reprendre de l’élan.
C’est certainement pour ces bienfaits souvent insoupçonnés que les ateliers d’écriture fleurissent ces dernières années et notamment en EHPAD. Il faut dire que cette activité, à réaliser seul ou accompagné par un professionnel, présente bien des avantages : au-delà du bien-être qu’elle procure, elle est peu coûteuse, ne nécessite pas de matériel, si ce n’est un stylo et des feuilles, et se pratique n’importe où. Alors que ce soit pour transmettre, organiser, témoigner, se confier, expliquer ou simplement créer, écrire fait du bien et aide à avancer.
L’écriture résiliente : quand les mots soulagent les maux
Quand certains écrivent par plaisir, pour d’autres, cela prend une forme plus thérapeutique grâce à sa dimension cathartique. C’est l’écriture résiliente mise en avant par le neuropsychiatre, Boris Cyrulnik. La résilience est la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue. Le verbe « résilier » signifie se libérer d’une contrainte, comme résilier un contrat. En psychologie, « être résilient » exprime la capacité à rebondir face à l’adversité.
L’écriture est l’un de ses vecteurs, elle aide à métamorphoser sa souffrance. On dit que les mots soulagent les maux. Lorsque l’on écrit, un mécanisme de défense est mis en œuvre : on accueille ses émotions puis on intellectualise, rationalise, élabore. Bref, on réalise tout un travail intellectuel pour, au bout du compte, avoir un écrit extérieur à soi et qui devient un médiateur. Il est plus facile alors de comprendre son épreuve et de lui donner un sens. Une distanciation s’opère. Écrire libère.
La biographie : relire ce que l’on a pu accomplir
Selon le philosophe Paul Ricœur : « Inviter une personne à faire le récit de sa vie, c’est donner de la cohérence, de l’unité et du sens à son existence ». C’est tout l’enjeu de la biographie, laisser une trace, transmettre son histoire aux descendants qui en sauront plus sur leur histoire familiale et qui apprendront tout ce que l’on ne prend pas le temps de se dire au quotidien. C’est aussi un moment pour échanger, partager, renforcer les liens, raconter ses souvenirs et concrétiser un projet ensemble. Il y a beaucoup de bonheur, de fierté à relire ce que l’on a pu accomplir dans sa vie pour le transmettre.
La biographie aussi peut prendre une forme plus thérapeutique. Fixer la parole permet de positionner une période de vie dans un parcours plus global. Les biographiés ne sont plus aidants, malades, endeuillés… mais des hommes, des femmes dans une période particulière de leur existence. Cela leur permet de faire un point sur tous leurs succès et de se projeter sur tout ce qui reste à réaliser.
La biographie hospitalière se développe aussi dans les unités de soins palliatifs. Donner du sens aux jours, participer à l’adhésion thérapeutique et aider au deuil de la famille, voici quelques-uns de ses bienfaits. Ce travail s’intègre à la démarche du « care », du « prendre soin » et tend vers une médecine humaniste.
De petits exercices très simples…
- Vous n’êtes pas très à l’aise avec l’écrit ? Vous ne savez pas quel sujet aborder ? Mais l’aventure vous tente ? Commencez par sélectionner quelques photos de famille et rédigez leurs légendes avec quelques proches. Un moment partagé pour se remémorer les instants qui vous sont chers et un exercice de mémoire. Il est toujours plus facile d’écrire à partir d’un support. Émotions et fous rires garantis !
- Chaque jour, notez les 3 événements positifs de la journée. Cela permet de les revivre, de les laisser infuser et d’être plus attentif à ce qui arrive de beau.
Quelques idées de lectures :
- La nuit, j’écrirai des soleils de Boris Cyrulnik – éd. Odile Jacob
- Il était une voix… L’histoire d’une petite fille dans un monde sans bruit de Marina Al Rubaee – éd. Mazarine
- Bloum ! Écrire pour s’épanouir et kiffer de Florence Servan-Schreiber – éd. Marabout
- Pourquoi écrire va vous rendre heureux de Nathalie Goldberg – éd. Pocket
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