Aidants : apprendre à lâcher prise
Les professionnels parlent souvent de la relation « aidant(e) / aidé(e) ». Cette expression n’est pas anodine. Elle s’apparente à une relation de couple, au sens de « deux personnes animées d’un même sentiment, d’une même volonté, ou que des intérêts, des affinités, des caractères rapprochent » (définition Le Larousse). Mais, dans cette relation singulière qui s’inscrit dans une histoire, qui fait appel à l’affect, aux sentiments, aux valeurs de chacun ou encore à la notion de devoir, comment faire pour lâcher prise ?
Dans quel contexte lâcher prise ?
La relation de l’aidant avec son proche est complexe et difficile à appréhender quand la vieillesse, la maladie ou un handicap survient.
Nombre d’aidants n’hésitent pas à réorganiser leur vie pour s’investir pleinement dans l’accompagnement de leur proche parce que « c’est normal ! », parce qu’ « il ou elle a besoin de moi », parce que « c’est mon rôle » ou encore parce qu’ils pensent qu’il n’y a qu’eux pour comprendre et savoir ce qui est bien pour lui.
La possibilité d’être rémunéré comme aidant en emploi direct favorise certainement la décision de certains aidants de tout quitter pour s’occuper de leur proche. Cette décision est bien sûre généreuse, altruiste mais elle n’est pas sans conséquences sur leur vie propre.
A contrario, parfois, certains aidants se sentent un peu « pris en otage » par leur proche qui va les appeler plusieurs fois par jour, se plaindre de ne pas les voir assez, les solliciter sans cesse, voire leur faire des reproches, les culpabiliser : « ah bon tu ne reviens pas me voir avant 3 semaines! » ; « je suis seul(e) toute la journée, je m’ennuie » ; « Ah vous partez en vacances, moi je reste là j’ai pas le choix ! »
Comment lâcher prise lorsque votre proche pense que c’est à vous de vous occuper de lui ?
Pourquoi lâcher prise ?
- Pour que cette relation se passe dans les meilleures conditions possibles,
- Parce que la relation entre un aidant et son proche fragilisé s’inscrit souvent dans la durée,
- Parce que, comme dans toute relation, pour qu’elle perdure, l’aidant comme la personne aidée doit y trouver son équilibre,
- Parce qu’il est difficile d’assumer TOUT tout(e) seul(e),
- Pour éviter que cette belle relation ne s’apparente à un sacrifice.
Lâcher prise, ce n’est pas abandonner ! C’est s’entendre et s’organiser pour que l’un et l’autre puisse trouver dans cette relation au long court une forme d’épanouissement, une certaine stabilité.
Comment lâcher prise ?
Pour l’aidant, s’interroger sur le fait qu’il doit lâcher prise signifie qu’il s’est investi dans la relation au-delà de sa volonté, de ses capacités, de ses possibilités, qu’il se sent dépassé, voire épuisé.
Mais alors, qu’a-t-il à lâcher ? De quelle « prise » doit-il se détacher ?
Lâcher prise c’est s’autoriser, se dire qu’on ne peut pas tout faire, tout contrôler, tout palier. C’est accepter ses faiblesses. C’est faire confiance aux autres, à la famille, aux professionnels, à la personne elle-même aussi. C’est se dire qu’on n’est pas responsable, qu’on fait de notre mieux.
Bien sûr, certains penseront que c’est facile à dire mais plus difficile à faire. Essayons quand même !
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