Partie 1 – Comment éviter l’emprise dont mon proche est victime ?
L’abus de faiblesse est un problème fréquent dans les familles lorsqu’un membre devient vulnérable, notamment en raison de ses pertes de mémoire et de la souffrance liées à la maladie. Le meilleur moyen d’en protéger une victime potentielle est de bien connaître les mécanismes de l’emprise.
Qui est l’abuseur
En général c’est un proche : enfant psychotique qui prend le pouvoir, souvent celui qui a vécu éloigné de la famille et revient casser des liens dont il est jaloux, un membre du personnel médical, l’employée de maison, un voisin. Mais ce peut-être un étranger, rencontré au hasard de sorties habituelles par exemple.
Comment agit-il ?
En utilisant la faiblesse intime qui existe en chacun d’entre nous : désir de bien faire, culpabilité envers un enfant, mais aussi la vulnérabilité liée aux pertes de mémoire, à la dépression qui fait perdre toute énergie et force de résistance. Le pervers manipulateur commence par aider, valoriser sa victime, se rend indispensable. Ensuite, alterne la menace, la méchanceté avec les compliments pour se faire obéir . Il crée une dépendance affective, il éloigne la personne de la réalité des choses. Surtout, il dénigre l’entourage habituel sur lequel il raconte des mensonges. La victime ne sait plus à quoi s’en tenir, prise entre son affection pour ses enfants par exemple et le désir de complaire à la personne dont elle est devenue dépendante.
Un des principaux symptômes de l’emprise est la tristesse de la victime. Elle se sent abusée et ne sait comment réagir. La personne dont le consentement est abusé est malheureuse car elle vit dans la crainte, alors que celle qui est restée libre de ses choix est plus alerte affectivement et partant, plus gaie.
Cette manipulation résulte de comportements constitutifs d’infractions pénales : séquestration, défaut de soins, violence physique, escroquerie, abus de confiance.
Elle passe par des actes juridiques : mariage, testament, donation, clause bénéficiaire d’assurance-vie, etc… Mais l’argent peut ne pas être le seul mobile, il s’agit aussi parfois d’une simple prise de pouvoir sur autrui qui entraîne une grande souffrance psychologique pour la victime et pour son entourage évincé par la perte de toute relation affective. Il est particulièrement éprouvant pour des enfants de voir son parent renier toute une vie de bonne harmonie familiale au profit d’un prédateur dont il est clair qu’il n’en veut qu’à l’héritage.
Comment réagir ?
Ne jamais céder et toujours se manifester pour maintenir les liens et le faire savoir à la victime. Sinon le prédateur va faire croire à votre parent que vous l’avez abandonné.
Le juge des tutelles, après avoir prononcé une mesure de protection, est désormais compétent pour statuer sur le maintien des relations familiales, et organiser des visites. En général, la mesure de protection judiciaire est très efficace pour faire fuir le prédateur qui perd ainsi tout moyen d’abus de pouvoir et de maltraitance financière. Il ne faut pas hésiter non plus à porter plainte auprès du procureur de la République pour abus de faiblesse. Même si les plaintes aboutissent rarement en raison de la réticence de la victime à se déclarer vulnérable et de sa crainte des représailles, les éléments recueillis permettront ensuite de trouver des motifs en vue d’actions juridiques destinées à l’annulation éventuelle des actes préjudiciables : donations, changements de clause bénéficiaire pour les assurances vie. L’insanité mentale, l’erreur, les manœuvres dolosives, les violences seront plus faciles à prouver le cas échéant.
Le plus efficace, autant que faire se peut, reste cependant de maintenir un puissant réseau d’affection et de présence malgré les menaces et les violences.
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