Comment faire vivre au mieux les personnes âgées dans la Cité : le bilan
Les aidants et les proches dont ils ont la charge, vivent dans des lieux divers : grandes cités urbaines, villes moyennes en pleine mutation, villages plus ou moins isolés. Leurs besoins ne sont pas les mêmes. La loi d’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015 a suscité beaucoup d’espoir pour mieux organiser la vie de ces personnes dans la cité. Mais qu’en est-il exactement aujourd’hui ?
La France a ratifié la Charte sociale européenne qui, comme la loi française, impose aux Etats d’assurer l’exercice effectif de leurs droits, leur donner les moyens financiers et juridiques de se maintenir le plus longtemps possible actifs dans leur environnement.
Accès à la santé, par la participation à la vie, familiale,sociale,sportive et culturelle
L’organisation mondiale de la santé (OMS), dans un rapport sur le vieillissement, a préconisé l’entretien d’une vie active à domicile plutôt que de tenter de continuer des soins onéreux, voire même dangereux. L’effet nocif des médicaments n’est pas étudié sur les organismes vieillissants. Les médecins référents sont alertés maintenant sur les effets indésirables de la continuation de plusieurs traitements parfois incompatibles entre eux. L’OMS préconise plutôt de donner une meilleure qualité de vie : nourriture saine, activités physiques et culturelles variées.
Afin de garantir le plus longtemps possible le maintien à domicile, l’adaptation des logements bénéficie d’aides fiscales et éventuellement de subventions. Une bonne information est donnée par les CLIC dans les mairies.
Les services de répit à domicile se sont multipliés. Mais ils n’arrivent pas à recruter un personnel correctement formé et la carence en ce domaine perdure.
Il ne suffit pas d’être logé, encore faut-il pouvoir sortir de son logement : les aides techniques, prothèses, fauteuils, ne sont pas financées à même hauteur que pour les personnes handicapées. La loi n’est pas allée au bout de son raisonnement dans la réforme des maisons pour l’autonomie et la création d’un « socle » commun d’évaluation.
Un grand progrès a été fait pour l’adaptation des établissements recevant du public au handicap.
La personne âgée isolée n’a aucune possibilité de se faire accompagner aux activités qui peuvent l’intéresser, malgré le dévouement de quelques associations. Les bénévoles voient leur place reconnue, mais ils ne sont pas indemnisés des frais qu’ils engagent, et ne peuvent bénéficier que d’une déduction fiscale, ce qui marginalise et exclut encore plus ceux qui ont un faible revenu.
Dans les grandes villes, les transports publics sont peu accessibles. Certaines récentes stations du métro parisien n’ont pas d’ascenseur, à défaut d’un escalator. A la campagne, les taxis sont en nombre insuffisant et trop onéreux.
Dans certains immeubles, la question du fonctionnement de l’ascenseur est cruciale.
Droits à des aides
La loi sur le travail n’a pas été adaptée pour procurer des services de répit à domicile, afin de soulager les aidants. Il va falloir du temps pour adapter les services aux besoins. Pour les salariés, il est prévu des aménagements du contrat de travail et une aide aux vacances et au répit, mais sans rémunération compensatrice.
Le réseau de résidences intermédiaires entre le domicile et l’EHPAD n’est pas encore suffisamment développé. Les personnes âgées quitteraient plus volontiers leur domicile si elles trouvaient à proximité un lieu mieux adapté à leur besoin, comme des foyers-logement. La loi prévoit aussi le développement de l’accueil familial. Le site pourlespersonnesagees.gouv.fr donne les adresses et le choix, ainsi que le prix des maisons de retraite.
Droit à l’information, l’accès au droit et la lutte contre l’isolement
Comment être informé de ses droits lorsqu’on n’a pas d’aidant qui vous donne accès à Internet ? Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, les conseils départementaux pour la citoyenneté et l’autonomie, ont été créés pour assurer une meilleure coordination entre les différents services publics et veiller à l’application de la loi.
Mais sur le terrain, le morcellement des prises en charge (sécurité sociale, aide sociale, allocations familiales, caisses de retraites, etc.) ne permet pas aux services sociaux d’avoir une vision globale des situations des personnes et de ce fait, ne sont pas en mesure de leur apporter une réponse adaptée.
Merci de vous connecter pour publier une discussion. Se connecter