Maltraitance d’une personne âgée : que faire quand on est aidant ?
Vous êtes aidant et vous êtes témoin d’une situation de maltraitance ? Si la situation met la vie de la personne âgée en danger ou que vous constatez un péril, votre devoir est de prévenir, dans les plus brefs délais, les forces de police ou d’urgence.
Maltraitance de la personne âgée : de quoi parle-t-on ?
En 1992, le Conseil de l’Europe a classifié les actes de maltraitance en plusieurs catégories :
- les violences physiques ;
- les violences psychiques ou morales ;
- les violences matérielles et financières ;
- les violences médicales ou médicamenteuses ;
- les négligences actives ;
- les négligences passives ;
- la privation ou la violation des droits.
Que faire face à un acte de maltraitance quand on est aidant ?
En tant qu’aidant, vous pouvez être confronté à une situation litigieuse, ambiguë ou explicitement de maltraitance, impliquant une autre personne, un professionnel, voire une institution. Le mieux tout d’abord est de demander à la personne présumée maltraitée ce qu’elle pense de la situation. Il est également recommandé de faire part de vos remarques, voire de votre désaccord, à la personne présumée maltraitante. S’il s’agit d’un professionnel, il est important d’exposer la situation à la hiérarchie de la personne mise en cause.
Il faut bien considérer qu’en matière de maltraitance, plusieurs avis valent toujours mieux qu’un, car ce qui peut paraître maltraitant pour les uns, peut ne pas l’être pour les autres. Il est également crucial de faire en sorte qu’une intervention ne vienne pas empirer la situation. On comprend l’importance, quand cela est possible, d’obtenir le consentement et l’accord de la personne présumée maltraitée avant d’engager une action.
Comment signaler un cas de maltraitance ?
Si la situation ne s’améliore pas, il vous est possible d’appeler le 39 77. Cette plateforme nationale d’écoute vous permettra de présenter la situation et transmettra votre signalement à l’agence régionale de santé (ARS) et au conseil départemental.
En plus du 39 77 et si la situation n’évolue pas favorablement, vous pourrez saisir directement les services de police en effectuant un dépôt de plainte (et non pas une main courante) ou par courrier adressé au Procureur général du tribunal de grande instance (TGI) de votre département.
Dans les deux cas, concentrez votre récit sur les faits plutôt que sur votre ressenti. N’oubliez pas qu’en matière de maltraitance, ce n’est pas au déclarant de fournir des preuves mais seulement de déclarer des faits. Les services sociaux pourront apporter certains éléments et la police, éventuellement, effectuera ce travail de recherche et de présentation de preuves.
Face aux situations de maltraitance présumée, il ne faut pas hésiter à tirer le signal d’alarme, dans le respect des personnes et des procédures. Ne rien dire parce que « cela est délicat » peut exposer la personne à des situations de détresse, d’angoisse, voire de danger. Au contraire, oser parler, oser dire, ira dans le sens du dialogue et d’un meilleur accompagnement des personnes âgées.
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